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Archive 81 : le nouveau carton mérité de Netflix (Critique)


Netflix propose une nouvelle pépite à ses abonnés, Archive 81. La série, à mi-chemin entre les genres horreur et fantastique, fait preuve d'audace scénaristique et séduit les spectateurs.


Archive 81, c’est un vrai carton sur Netflix. Disponible depuis la mi-janvier 2022 sur la plateforme au format série de 8 épisodes allant chacun de 45 minutes à une heure, la série peut-être classée dans différents genres : horreur, thriller, science-fiction… C’est vrai qu’il s’agit un peu des trois à la fois. Mais surtout, surtout, ce que j’ai retenu de cette série, c’est qu’elle est avant tout du genre « flippant. » On en parle ensemble !


Archive 81 : le genre "horreur" brille de nouveau sur Netflix


Pour éviter toute mauvaise surprise, la première partie de cette critique est une partie sans spoil. Elle est destinée à vous présenter la série, à vous livrer un ressenti qui ne vous donne pas d’indice sur l’intrigue. En somme : elle vous présente le tableau, sans vous expliquer ce qu’il signifie. Dans la seconde partie de ce papier, nous entrerons dans les détails de certains épisodes. Commençons donc dans l’ordre, avec la première partie !


Partie SANS spoil


D’abord, si vous êtes amoureux/se de New York, Archive 81 est faite pour vous. Comme d’autres avant elle (Sex and the City, Les Sopranos, Heroes, Gossip Girl, ou plus récemment You saison 1), la série nous plonge au cœur de Big Apple.


Comment démarre la série ? Si l’on exclut les quelques secondes avant le premier générique, on se retrouve vite du côté de Times Square, où l’on aperçoit pour la première fois le héros, Dan Turner, incarné par l’excellent Mamoudou Athie, qui nous fait comprendre qu’il est archiviste. Son métier ? Récolter de vieilles bobines qu’il restaure pour le compte du Musée de l’image animée. Un beau jour, Dan reçoit une commande spéciale, pour restaurer une cassette particulière, tournée par une certaine Melody Pendras, jouée par Dina Shihabi. C’est alors qu'il reçoit une note d'un certain Virgil Davenport, qui l’invite à passer à son bureau pour le remercier d’avoir restauré la vidéo, et pour lui proposer de restaurer toute une autre série de cassettes vidéo, datant de 1994 et récupérée après l’incendie de l’immeuble - fictif - le Visser à NY, en 1994. Dan finit par accepter.


Mamoudou Athie, qui incarne Dan Turner dans "Archive 81" (© Quantrell D. Colbert/Netflix)

En restaurant les cassettes, il s’inquiète chaque jour un peu plus du sort de Melody Pendras. Celle-ci fait mine d’écrire une thèse sur les habitants de l’immeuble, mais elle a en fait un objectif bien caché et nous semble progressivement enquêter sur une mystérieuse secte qui prendrait racine là où elle a tourné les vidéos, c’est-à-dire dans l’immeuble Visser. Sauf que les deux protagonistes se trouvent liés l’un à l’autre, d'une façon assez inexplicable. 25 ans après, Dan pense pouvoir la sauver. Est-elle morte ? Disparue ? C’est probable oui… Mais un événement surnaturel a-t-il pu bouleverser la vie de la jeune femme ? Entrons dans les détails, mais attention, à partir de maintenant, c’est avec du spoil.


De nombreuses questions restent en suspens


Si vous avez scrollé jusqu'ici, c'est que vous êtes censé(e) avoir vu la série, d’ailleurs menée par la showrunneuse Rebecca Sonnenshine, connue pour son rôle de scénariste sur Vampire Diaries et The Boys. Ah oui, notons aussi que la série n’est ni tirée d’un livre, ni d’une hypothétique histoire vraie. Elle est en réalité inspirée d’un podcast éponyme, du même nom donc, Archive 81, créé par Marc Sollinger et Daniel Powell, mais dans lequel Dan retrace l’histoire de Melody non part à l’aide de vidéos, mais grâce à des cassettes audio. Et l’immeuble Visser, lui, n’existe pas. D’ailleurs, la série n’est même pas tournée à New York en réalité, mais à Pittsburgh, pandémie oblige…


Partie AVEC spoil


Vous l’avez vu, Dan accepte le boulot que lui confie Davenport et va restaurer les cassettes les unes après les autres, dans un lieu hyper reculé, surveillé et protégé, qui inspire tout sauf la confiance. Je vous passe l’étape du résumé XXL de la série, puisque vous êtes censé l’avoir vue. On comprend donc que Melody, qui était en réalité prisonnière d’une sorte de monde parallèle bloqué en 1994, a « échangé » sa place avec son sauveur, Dan, et finit par retrouver celle qu’elle cherchait depuis le début : sa maman.


Capture d'écran de la statuette de Kaelego, le démon de la série

Passons directement à la critique de la série. Et d’abord, il y a un signe qui ne trompe pas : j’ai regardé cette série en 4 jours, à raison de deux épisodes par soir. Je trouve cela très révélateur. Sincèrement, la série s’avale toute seule, le temps passe vite, le rythme est certain et on sent à chaque instant ou presque une ambiance étouffante que j’ai trouvée terriblement addictive… Les rebondissements ne manquent pas, et on aperçoit très régulièrement le fameux « monstre » de la série, Kaelego, symbolisé par ce moment qui pour moi est le plus flippant de toute la série, lorsqu'il essaie à plusieurs reprises, à la fin de l’épisode 6, de sortir de l’écran pour rejoindre le « monde réel », à mesure que Dan détruit les écrans de la pièce en question l'un après l'autre.


À ce moment-là d’ailleurs, je ne sais pas vous, mais je me demande si Dan subit des hallucinations du fait de cette fameuse moisissure qu’on voit un peu partout dans la série, ou si le démon est vraiment sur le point de sortir. Jusqu’au dernier épisode, je penchais pour la première solution, bien que je croyais à l’existence de ce démon. Mais après le dernier épisode, je comprends que le démon essayait sans doute bien de sortir de l’écran. Pourquoi ? Parce qu’on nous dit bien – et on le comprends bien – qu'il est prisonnier de son monde, qu’il n’arrive pas à en sortir, qu’il s’y sent seul. La connexion créée au moment du visionnage des cassettes constituait peut-être une vraie porte pour lui, outre la porte ouverte lors du fameux rituel, rituel qui d’ailleurs, ne semble finalement pas nécessiter de sacrifice humain, contrairement à ce qu'Iris Vos et Samuel nous font croire. Seul le sang d’une Baldung semble suffire pour mener la procession.


Dina Shihabi, qui incarne Melody Pendras dans "Archive 81" (© Quantrell D. Colbert/Netflix)

Il y a un point qui me semble difficilement compréhensible, si ce n’est qu’il a permis de créer et de justifier des rebondissements ensuite ; c’est le fameux 6e étage du Visser. On nous le vend un peu comme l’aile Ouest dans La Belle et La Bête, c’est-à-dire l’endroit où il ne faut surtout pas aller. À cet étage, on voit durant la saison qu’une bande de personnes, relativement jeunes, est enfermée et vouée à prier des années durant. Mais au final, vu qu'elles ne sont pas destinées au sacrifice et qu’elles ne sont pas présentes parmi les membres éminents de la « secte » au moment du rituel, je n’ai pas tellement compris à quoi servait ce sixième étage, si ce n’est à nourrir un peu l’intrigue et à amener le pseudo-suicide du jeune à qui Melody parle, le fameux Chris Lee, qui disait être coincé dans l'immeuble depuis plusieurs années. Oui, c’est sans doute pour nourrir l’intrigue, puisqu’au moment de la chute de Chris Lee dans la rue, Samuel, qui est un peu le gourou de la secte, est tout près Melody, et c’est là qu’on voit (au travers de la cassette que Dan restaure) Davenport et qu’on comprend qu’il est le frère de Samuel.


En fait, pour être sincère, il n’y a pas d’énormes critiques à faire sur la série, même en étant un peu pointilleux. Bien sûr qu’il y aura toujours des incohérences, bien évidemment qu’il y a des choses qui ne sont pas logiques… mais la perfection en matière de créativité, ça n’existe pas, et je mesure la qualité de la série à l’engouement que j’ai pour la regarder, et il est ici très élevé !


Le dernier épisode de la saison nous égare-t-il ?


La saison est géniale, et on croit comprendre l’histoire et ses méandres dans le dernier épisode… mais l’apparition de la maman biologique de Melody, que l’on voit d’ailleurs deux ou trois fois dans la maison où Dan ramène les cassettes à la vie, change tout simplement tout. Virgin Davenport ne devient plus le grand manitou qui cherchait les réponses, mais un simple pion, utilisé pour son pouvoir, son argent et son lien de parenté avec Samuel. Mais utilisé par qui ? Par la maman de Melody, qui est une Baldung. Les Baldung sont, rappelons-le, un ancien groupe de sorcières qui se sont battues durant des années pour empêcher l’ouverture des portes de l’autre monde, ce que voulait en revanche la famille Vos, que l’on voit beaucoup sur la fin, dont Samuel est un peu le descendant spirituel, famille Vos qui invoque donc le démon Kaelego.


Martin Donovan, qui incarne Virgin Davenport dans "Archive 81" (© Quantrell D. Colbert/Netflix)

N’oublions pas que l’histoire de la série remonte à loin, puisqu’on comprend que les Baldung ont emprisonné Kaelego dans son monde au cours du 14e siècle. Mais la fin de cette saison ouvre de nombreuses portes : comment la société Vos et les Baldung s’opposent-elles désormais ? Quel est le véritable rôle de Virgil Davenport ? Quelle est la nature véritable de Kaelego ? Quelle est la fonction de la moisissure que l’on voit partout ? Existe-t-il vraiment un autre monde, une autre dimension ? En quoi est-il/elle différent(e) et pourquoi le démon semble y être emprisonné ? On peut y voir aussi un rapport avec des séries comme Dark ou Stranger Things sur certains éléments.


Les dernières secondes de cette saison sont le symbole de toutes les questions que l'on peut se poser… Nous voyons Dan, à la fenêtre de la chambre d’hôpital dans laquelle il se réveille en 1994, le reflet des tours jumelles, du World Trade Center, dans la vitre d’à côté… et là, forcément, on pense immédiatement à une saison 2.


Une saison 2 d'Archive 81 ? La créatrice dit "Oui", Netflix devrait craquer


Va-t-il y avoir une saison 2 de votre série préférée ? Netflix n’a pas encore dit « Oui », mais on sait très bien que dès qu’un contenu fonctionne, la firme de Reed Hastings n’est pas bien difficile à convaincre, et vu la réussite scénaristique de cette saison 1, qui reçoit de très bonnes critiques, l’accord ne devrait être qu’une formalité. Mais il faut tout de même savoir si du côté des scénaristes et du producteur James Wan, on est partants pour une saison 2. Ici, la réponse est clairement « Oui ».


Dans Variety, la créatrice de la série, Rebecca Sonnenshine, nous apprend plein de choses. D’abord, elle confirme que Dan est tombé « dans le passé », dans les années 90. Mélody, elle, débarque dans le présent, et Samuel, lui, est bien « quelque part ». La créatrice promet qu'on le reverra bien assez vite. Un indice, selon elle, nous montre bien que Dan a fait un saut dans le passé : on n'y voit effectivement pas les fameuses particules qui flottent dans l'air lorsqu’on est entre deux mondes, entre deux temporalités. Quant à Davenport, le fait de dire qu’il ne voulait en réalité pas sauver son frère serait juste un coup de bluff, peut-être pour faire croire aux Baldung qu’il était prêt à les aider.


Ariana Neal, Dina Shihabi, Gameela Wright (© Quantrell D. Colbert/Netflix)

Donc on comprend ici qu’il y aurait eu une alliance de circonstance, entre Davenport et les Baldung, l’un voulant « comprendre ce qui s’était passé », les autres voulant ouvrir exceptionnellement une porte pour sauver Mélody. Une piste à creuser peut-être...


Au final, plus j’y réfléchis, et plus les questions fusent et nous perdent un peu plus encore. Selon la créatrice, c’est tout à fait volontaire, et cela multiplie les pistes et les options pour la saison 2. Selon moi, c’était une façon un poil maladroite de conclure la saison 1 en 8 épisodes.


La note : elle est (très) bonne ! Le casting ? Il est excellent !


Ma note pour cette saison est de 15/20. On a ici une vraie bonne, une très bonne série. Le nombre de questions qui découlent du dernier épisode et qui partent un peu dans tous les sens, font un peu baisser la note. Mais ce n’est que partie remise espérons !


Enfin, un dernier mot du casting. Sans vous monopoliser davantage, on peut parler d’un casting réussi, et sincèrement, personne ne déçoit sur cette saison. Il n’y a pas de monstre sacré du cinéma ni de la télévision, mais des visages qui pour certains étaient déjà connus, d’autres moins, voire pas du tout, mais le binôme Mamoudou Athie / Dina Shihabi est validé, comme le reste de la troupe.

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